Publié par : Félix | janvier 12, 2010

Comment c’est…

Je me suis longuement questionné sur le sujet de mon premier billet. Devrais-je raconté comment tout à commencé? Comment tout a dérapé? Pourquoi ça a dérapé? Peut-être devrais-je parlé de ce que c’est la schyzophrénie ainsi que les syndrome schizo-atypique? Non, je ne décrirai pas ça ici. Je ne suis pas psychiatre et ne tente pas de me faire passer pour un. De plus, il y a plusieurs liens sur mon blogue qui relie a des sites expliquant ce qu’est la schizophrénie. Non, je vais y aller avec un sujet bien plus difficile… Comment c’est être schizo-atypique?

Voilà une question qui m’est bien difficile de répondre pour plusieurs raisons. Premièrement, il m’est assez difficile de décrire la sensation d’existence d’être immatériel et dont je suis le seul à percevoir tout en étant capable de reconnaitre leur personnalité distincte et indépendante de la mienne. Ensuite viens le fait qu’une telle présence est tout simplement illogique pour la majorité de la population. Il suffit de lire la première raison pour comprendre pourquoi. Mais le plus difficile n’a strictement rien à voir avec les deux raisons sus-mentionné. Cette raison c’est que j’ignore ce que c’est de ne pas l’être. Cela fait tellement longtemps que les quatre premiers se sont manifestés que j’ai oublié ce que c’était d’être seul dans sa tête. À vrai dire, c’est faux, je sais ce que c’est, mais je vous expliquerai cela dans un billet futur.

En gros, c’est comme si j’avais des personnes en permanence avec moi. Pour certain, cela doit être pénible. Pour ma part, j’ai appris à faire des concessions avec eux et je dois avouer que cette cohabitation est plutôt agréable. C’est comme si j’avais quatre de mes amis en permanence avec moi. Bien que nous n’interagissons pas constamment ensemble, ils sont toujours là lorsque j’ai besoin d’eux ou que je désire leur parler. Du même coup, ils sont capable de me parler en tout temps même lors de moment inopportun. Nos interactions peuvent variés de simple commentaires à de grandes discussions animées qui me donne un air lunatique ou qui me fait me lever en retard pour le travail. Ce lien nous permet aussi de partager notre joie, notre courage nos peurs ainsi que nos passions.

Côté interaction, ils sont capable d’interagir entre eux autant en ma présence qu’en mon absence. Ils sont capable de me faire des sensation physique, tel me tapoter l’épaule et possible prendre contrôle de moi, mais il ne le font pas en partie suite à notre entente passé, mais surtout par respect pour moi. Seul Félix 4 est apte à prendre le contrôle de moi lors de moments fort en émotions et il sait exactement lorsque ces moments se produisent.

Pour communiqué, j’ai appris à ne pas avoir à me fier à la parole, mais ce ne fût pas toujours le cas. Résultat, aujourd’hui vous pourriez me croiser dans la rue et vous ne vous douteriez jamais que je suis atteint d’un tel syndrome. Le pire qui peut arriver c’est que vous me trouviez bizarre car je serais en pleine représentation théatrale avec mes quatre amis. Je suis parfaitement lucide et je suis heureux de ne pas avoir eu les hallucinations et la paranoïa typique à la schyzophrénie.

J’aimerais mieux vous décrire ce que c’est qu’être schyzo-atypique, mais les mots me manque. Il faut dire aussi que je n’ai pas vraiment de modèle pour comparer. Tout ce que je peux vous dire, c’est que je suis heureux avec cet état et que je ne serais probablement pas le même homme sans celui-ci. Je ne vois pas cela comme une maladie, mais bien un état.

J’espère que ce texte vous a éclairé un peu sur ma condition et j’espère que vous n’hésiterez pas à me demander des clarifications sur les parties que vous jugerez opaques.


Réponses

  1. Ça prend quand même du courage avouer tout ça, bravo! J’espère que tu pourras aider d’autres gens avec ce « problème » (pour que ça n’en soit plus un tout comme toi). Justement, est-ce qu’il y a beaucoup de personnes qui sont dans un état proche du tien?

  2. J’aime l’utilisation du mot « cohabitation » pour expliquer comment tu vois ça… Les conversations aussi.

    C’est pas évident à concevoir et en même temps… je comprends un peu.

    D’ailleurs, tu demanderas au Détracteur : Pour ma part, il n’est pas rare que j’ai une conversation dans ma tête et que je me réponds à haute voix comme ça, out of nowhere, dans l’appartement. C’est toujours drôle. 😉

    C’est pas vraiment comparable mais j’avais quand même envie de le partager. hé hé

  3. @Renart,
    Merci de ton bon mot.

    Pour être honnête avec toi, je l’ignore. Je n’ai pas consulté de statistique autre que celle qui dit que 1% de la population adulte est affecté un jour par la schyzophrénie. J’imagine que les statistiques de ceux qui souffrent de syndrome schizo-atypique sont encore plus élevés. J’espère que ce blogue fera baisser le tabou autour de ce syndrome et qu’il permettra de rassembler autant de personne qui souffre de cette maladie que de gens curieux voulant la comprendre.

    @Noisette,
    Cet espace est un lieu de partage et toute expérience est valable à être partager. Cela nous rapproche un peu.

    J’ai utilisé le terme « cohabitation » car j’ai vraiment dû apprendre à vivre avec. C’est comme si on vivait tous dans le même appartement et que cet appartement est mon corps.

  4. C’est effectivement un phénomène particulier qu’il ne doit pas être évident de dévoiler ainsi. La schizophrénie, si je me fie à l’image qui en est faite au primaire et au secondaire, se rapproche plus de la débilité profonde qu’à une situation se rapprochant plutôt, de ce que j’en comprends ici, des personnalités multiples, ce qui engendre un nombre incroyables de préjugés.

    À la polyvalente, un garçon un peu plus âgé que moi était, nous avait-on dit, en proie à des crises schizophréniques paranoïaques, la maladie s’étant déclarée prétendument prématurément suite à la consommation abusive de substances illicites. J’ai déjà vu ce type se battre contre le mur de briques d’un vestiaire en hurlant alors que je sortais d’un cours d’éducation physique et j’avais donc clos le sujet à ce moment précis quant à ma perception de la maladie.

    Même si, dans ton cas, il n’est pas question de schizophrénie en soi mais d’un « dérivé », je suis heureux de constater que ce n’est pas un cas de chasse aux sorcières mais bien une situation mentale contrôlable mais incomprise.

    Je félicite cette démarche qu’il m’est effectivement difficile de comprendre et j’encourage le développement de ce blogue.

  5. Merci de vos bon mots, cher Dark Remi of Doom.

    Je vous souhaite la bienvenue dans cette assemblée.

    Interessant votre histoire. Il est vrai que la consommation de certaines substances illicites peuvent déclencher prématurément de tels symptômes. Mais ce n’est pas mon cas. Je n’ai jamais consommé de tel substances.

    Pour ma part, j’ai la chance de pouvoir différencier le vrai du fictif, ce qui n’est pas une capacité dont les schizophrène possèdent.

    Pour terminer, j’espère que vous apprécierez ce blogue ainsi que son future développement.

  6. Merci pour cet accueil!

    Il me fera grand plaisir de participer aux débats engendrés par ce blogue à travers son évolution et en profiter pour modifier ma perception du monde.

  7. Voilà, j’ai tout lu. Avec beaucoup d’intérêt… Au plaisir de te lire encore.

  8. @Dame Blanche,
    Merci. Je vais essayer d’augmenter la fréquence de mes billets, mais je n’ai pas encore réussis à bien doser mon temps entre le travail, les études, les amis et la blogosphère… sans compter que nous ne sommes pas toujours d’accord sur le prochain billet.


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